lundi 29 novembre 2010

Recette (interlude)

Pour faire un quatrain sans forcer...
1° Inventer une sentence:
 L'inquiétude et la tristesse se transforment en colère et la colère détruit.
2° Changer un mot trois fois.
... et la colère libère... et la colère s'enfuit...et la colère ennuie...
3° Ajouter
L'inquiétude et la tristesse se transforment en colère et la colère détruit.
L'inquiétude et la tristesse se transforment en colère et la colère libère
L'inquiétude et la tristesse se transforment en colère et la colère s'enfuit
L'inquiétude et la tristesse se transforment en colère et la colère ennuie.

Facile, peut-être un peu lourd.
Allégeons:
L'inquiétude et la tristesse se transforment en colère et la colère détruit
Et la colère libère
Et la colère s'enfuit
L'inquiétude et la tristesse se transforment en colère... et la colère ennuie.

Mais, baste, le véritable avantage est ailleurs: ce que vous avez écrit annonce votre futur car la sentence  faussement morale reflète un état d'âme que vous n'osez pas affronter, qui affleure et qui ne va pas tarder à sortir -à votre insu- et le fait de varier multiplie les possibles, et multiplie par quatre les chances que cet "état de l'âme" s'incarne dans un geste du quotidien à venir.

Moralité: la broderie la plus simple, la plus mécanique peut devenir de la peinture sur soi(e) sur laquelle on peut lire l'avenir.

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