jeudi 30 octobre 2014

(STU2: pas très studieux)

Mais oui l'article STU 5 est en chantier.
Mollement? Peut-être pas
Envie, besoin d'une parenthèse?
Allez, rapide.
Pour dire encore une fois, tel un enfant émerveillé et bégayant, que c'est incroyable le langage.

Si on a bien lu la première parenthèse, c'est-à-dire l'article (STU), on a le droit de le relire, on se souvient qu'en même temps que je commençais l'apprentissage de la guitare je rédigeais le "Manuel de guitare personnelle" dans Les Chiens Enragés/ Courts Outrages
J'ai dit aussi que je n'y disais pas forcément le plus intime, que je sélectionnais les informations, que c'était plus moi, que c'était tout le monde, etcetera, je vais pas recommencer c'est fastidieux - moi, j'aurais jamais la force de relire l'article (STU), et c'est pas une pose.

Or, si on regarde les mots, les sons, les syllabes, tout est dit et ça va beaucoup plus vite, ça te plaît, siècle pressé, tout en étant peut-être même parfois un peu plus pertinent.

Ainsi: Le manuel de guitare personnelle:

_ Manuel (déjà expliqué: le nom propre)
_ Deux (y avait un dessin dès le premier article qui montrait bien que c'était un apprentissage qui convenait bien à ma schyzophrénie)
_ Gui (celui des druides, par exemple)
_ Tard (commencer à trente ans)
_ Père (...)
_ Son (...)
_ Elle(...)

Il semblerait même, à suivre le mouvement naturel du titre, qu'on aille vers le plus intime.

En 1900 avec mon blog j'en aurais eu du succès, et à parfum de scandale presque.
C'est d'ailleurs le moment pour une petite citation qui rappelle que chez Freud la personnalité de l'analysant est ce qui donne le sens au rêve: "chacun des rêves dont j'aurais à m'occuper conduirait aux mêmes choses difficilement communicable et m'amènerait à la même nécessaire discrétion. Je n'éviterais pas davantage cette difficulté si je proposais à l'analyse le rêve d'un autre."
Ce qui veut dire que dans un mouvement d'une élégance absolue je vous laisse enquêter sur vous-même en redécoupant et interprétant tous seul le mot "personnel ", et tous les autres mots de cet article si vous le voulez.

C'est le moment idéal pour rappeler que samedi soir c'est pas moi qui vais donner quarante euros à un quelconque psy imaginaire, Pierrot dans ta tête, mais que c'est vous qui allez donner 5 euros, et plus selon vos besoins et envie, à la Machine à Coudre, non pas parce que vous êtes des anges mais parce que vous êtes désoeuvrés, alcooliques.
(S'il y a un seul lecteur, je le vouvoie avec déférence et amour.)
Si je retrouve quelques vinyles et même de vieux exemplaires de Courts Outrages (le dessin était pas trop mal dans mon souvenir et les articles de mes congénères de haut vol) qui doivent rester dans un tiroir chez moi, je  les amène.
Oh, la pute.
Même.
Amène.
Souvenir.

mercredi 1 octobre 2014

STU 4...4? local 44

"S'il est libre, dites que vous voulez le 44."

Comme dans Hélène et les garçons, mon cricri, pour répéter il faut un local de répète.
Celui-là s'appelle "l'hôtel de la musique" et se situe rue du Portugal, perpendiculaire à l'avenue de la Capelette. C'est, genre vieille façade d'usine me semble-t-il mais je n'y connais pas grand chose, un assez beau bâtiment, relativement à ceux qui poussent autour de lui depuis une dizaine d'année en tout cas, barres d'immeubles qui ne l'étouffent pas encore mais qui le vouent à disparaître ou à se reconvertir vu le bruit que les 80 ou 90 petites pièces occupées par les groupes font subir au voisinage.
D'ailleurs, depuis cette année, suite à des plaintes j'imagine: double vitrage.
Et, souci d'économie, toutes les fenêtres ont été transformées en lucarnes.
Quant au chauffage, il n'y en a jamais: dans ces pièces où les groupes s'entassent, il fait très froid l'hiver et très chaud l'été ce qui me laisse à penser que le propriétaire ne semble pas vraiment un philanthrope animé par le seul souci du confort de la création musicale. Ou alors il pense comme d'autres que l'art vit de contraintes et meurt de liberté.
Mourir de froid.

Devant la façade: un parking en plein air, lui même enceint d'un haut mur et, pour entrer dans ce parking, une haute porte en bois qui coulisse sur un rail qui grince. Je trouve ça assez beau, c'est pas un pont levis mais comme le mur du parking, celui sur la gauche en entrant, longe un pont sur lequel passe la voie ferrée et sous les arceaux duquel poussent des buissons voire des figuiers, et bê ça fait à la fois industriel et bucolique. XIX° siècle?

Au fond du parking : deux entrées. La première, dans l'axe, toujours fermée par un volet roulant métallique - à moins qu'on n'arrive à en obtenir les clefs pour remplir un camion d'instruments, ce qui est bien commode-  l'autre, un peu décalée sur la gauche qui mène à un comptoir: l'accueil où on prend les clefs voire une bière mais plus sûrement un café car les bières clinquent déjà dans le sac en plastique blanchâtre, presque transparent, qui colle par endroit au verre de la 16, humide et froid; salle réduite chaque année par la création de nouvelles pièces au rez de chaussée dans lesquelles on peut loger des groupes qui paient leur loyer.
A quoi ont-ils droit ces groupes qui paient le loyer?
Nous en tout cas on a droit au local 44, ce qui est un bon hasard quand on ne déteste pas la chanson L'hôtel particulier de l'album Mélody Nelson, c'est-à-dire à une pièce moquettée, ce qui permet de conserver précieusement les odeurs de bière, de cigarette et de sueur, de... je sais pas moi... de 5 mètres sur 5... difficile à dire avec le matériel qui même bien rangé prend de la place.
Nous c'est, en ce moment, les intérimaires diasporés du Stu mais aussi les plus sédentaires - ce qui veut dire qu'ils font des répètes - TheSobers et WakeTheDead. Quand nous sommes arrivés il y a 5 ans il y'avait encore Sheeva et Menpenti. Heureusement que le temps passe mais ça dure. Sature?

C'est ici qu'un jour, torse nu, suant mais pas encore totalement ivre Christophe avait répondu, à genoux, à un coup de téléphone de son boulot en disant: "attendez, je suis dans un local avec des gens."
Que dire de plus? " C'est la chambre qu'ils appellent-ici de Cléopâtre?"

Pour finir ne pas oublier de préciser que si on y va à pied, depuis le métro de la Timone, par exemple et comme moi, il faut suivre le boulevard Sakakini et l'avenue de la Capelette en se disant que 3600 ans d'histoire pour arriver à ce niveau d'humanité (voitures, voitures, voitures, scooters, camions, camions, stations, essence, bétail, chèvre, odorant et mécanisé qui perce les tympans) ça peut remettre en question toute notion de progrès mais que comme les musiques saturées correspondent assez bien au décors urbains les plus sordides, c'est très bien comme ça -et, encore une fois, vivement une bonne bouffée de gasoil.

Autour du pédopsychiatre : des dessins d'enfants; au mur : de grandes bibliothèques chargées de livres sérieux; à sa droite : un divan - au dessus duquel, immobile, un ventilateur attend
qu'on lui permette de brasser un peu d'air.
Dans la main du pédopsychiatre un tout petit peu d'argent.