lundi 4 avril 2011

A l'article de l'amour

A l'article de l'amour il est toujours un peu vulgaire, hélas, même celui qui a de la tenue en tout, celui qui en fait trop autant que celui qui n'en fait pas assez, alors, quand on parle d'amour il ne s'agit que de sortir des lieux communs. Attention : les sortir, les balancer et non pas en sortir.
L'amour, analyse du mot délavé, un peu de rationnel, découpe, liste au moins de quelques ingrédients, s'y superposent, se collent, se pèguent tellement de choses: sexualité, nature, procréation, les plantes, vie commune, solitude, quotidien, complicité, défauts imbitables, connauds, rôle social, assurance, sourire, dents refaites, peur de la mort, vacances, idéal, retour aux origines, envie de mordre, de tuer, pourquoi pas, frustration, sûrement frustrer, tendresse, quand même, gros bébé, altruisme, égoïsme, faire plaisir à, faire plaisir aussi à papamaman, faire chier papamaman, tiens, à ce propos, concilier l'idée que selon Freud mon copain ma copine vont ressembler à mon père, à ma mère, oh, c'est simplifié, que selon Schopenhauer, choppe le,  ils vont être le plus possibles différents de moi, et du coup de là d'où je viens, pour que sorte de nous, notre union, un produit un peu meilleur un peu moins dégueulasse... être contre cette idée, ne pas en tenir compte et voir son corps l'appliquer, l'odeur qui excite, celle qui dégoûte, le dégoût qui excite et tellement d'autres choses : les propos les plus cyniques sont vrais, les chansons les plus niaises sont justes. L'envie de quitter le monde, parfois de récréer un monde, le monde déménage, monade nomade. Le moi, je le crois, est changeant et le nous, d'un point de vue mathématique le nous! Le nous, dugland! Je connais un couple qui n'a pas fait l'amour, (ou autre expression: utiliser le mot que la pudeur de chacun exige) pendant une semaine en ayant eu envie l'un de l'autre, chacun, trois fois par jour mais jamais en même temps. C'est exagéré mais... Le temps, le timing. Le temps qu'on accorde à l'autre quand il n'en a plus envie. Le temps qu'il nous accorde quand c'est trop tard, tôt, trop. La passion est une souffrance. Et la vie? Vie: organisation du chaos? Inutile de parler de ça. La fuite en avant. Les garçons, comment ça marche? Et la guerre? Les chansons niaises, deux fois. Lutte de peut-être que ça voudrait planter un couteau dans disons...un corps, un tison, tisonner, tisonner, les garçons. Lutte de peut-être que ça voudrait planter un couteau dans le coeur, aussi, pourquoi pas,  un tison et tourner, retourner dans la plaie. Lutte de peut-être que... et ravaler, ravaler les sanglots, les glaires, les mots, les moqueurs qui ont démailloté les fils de mon mien pur laine pourri un à un, plus rien...Peut-être que les hommes voudraient que les femmes voient que, comme leur coeur, ils s'arrachent, se cassent pour qu'elles décident de partir avec eux. Peut-être que les femmes, tout pareil, en beaucoup plus violent, même et pourquoi? Peut-être que chacun ne veut que son confort. En tout cas, souvent,  personne ne dit grand chose. Et M. Bovary il dit rien, il se tient, il aurait presque de la tenue, tiens, et il meurt d'amour lui aussi, romantique après tout.
Mais tout cela c'est pas grave car l'amour est au final un bon combattant, celui qui après des siècles de cliché de parlotes, de débordements, de silence, de contradictions, continue à battre. Bravo, le nain qui même quand il n'a pas de levier, soulèverait la terre. L'énergie due, tout est là. L'amour, l'énergie due.

lundi 31 janvier 2011

Tiques Chut (interlude 2)

Quelques aphorismes bien méchants, ça peut entretenir, ça peut faire partir le cancer du bide par le canal cholédoque... Il ne faut jamais oublier qu'Emil Cioran, qui disait n'avoir jamais voulu naître, est mort à quatre-vingt-quatre ans, et il lui restait beaucoup de cheveux.
Alors quand vous êtes énervés, une journée de société, inventez des aphorismes, je commence :

1L'orgueil minable de la sensibilité c'est qu'elle n'a même plus la capacité d'imaginer la sensibilité des autres.

2Apitoiement sur soi. Cynisme sur soi. Narcissisme.

3Le plus timide des étudiants qui découvre par hasard qu'Aristote a dit que le mélancolique et le génie développent la même pathologie se sent assez justifié pour devenir imbuvable.

4"Ce qui ne te détruit pas te rend plus fort", phrase un peu moins conne que "ce qui ne te tue pas te rend plus fort": on peut continuer à vivre pas mal de temps en étant complètement détruit.

5C'est fini, d'abord parce que je me calme assez vite, je suis vieux et sage, fatigué quoi (et qu'à trop en faire ne naît qu'un sentiment de honte) mais surtout parce que je pense à la phrase de Didier Deschamps: "...Les moeurs se dépravent, l'empire de la raison s'étend, le discours devient épigrammatique, ingénieux, laconique, sentencieux; les arts se corrompent par le raffinement."
Et puis avec l'aphorisme on a l'impression de reprendre le contrôle, on se rassure. C'est faux.

mardi 11 janvier 2011

Tempstechnique Kenhobby



Oh un dessin! Un dessin de fille. Voilà maintenant y 'aura, pas toujours, des dessins, avec le texte. Ha, bon? Enfin, on verra... mais déjà il y 'en a un, maintenant, qui illustre Jean A. Table, c'était un essai, mais va voir... mais va voir, non de dieu! Attention. Attention à ce qu'on dit. Devant les gens, en plus.

1°Pourquoi dessin?
Parce que passe temps en classe, souvent : dessiner. De même qu'il arrive que passe temps, à la maison, passe nerf, pour les filles surtout, paraît-il, mais c'est pas sûr : journal intime.
Or chez le petit collégien en ennui et en apprentissage, dans mon souvenir en tout cas, il est plus facile de dessiner des filles que des garçons (et pour les collégiennes plus difficile de dessiner des garçons que des filles, évidemment. Justice).
Donc, hypothèse en fait: commencer à dessiner des filles pour un petit garçon, c'est commencer à acquérir une technique, à observer, au delà de son propre corps, le corps des autres, le corps des filles (dessinées par d'autres d'ailleurs mais on n'a pas dit qu'on pouvait ou voulait toujours observer sur chair; les nouvelles du monde on ne les a souvent que dans le journal).
En tout cas, parallèle, ce qui compte, si on décide de le produire, c'est le moment où par la technique, l'observation, le journal intime dépasse l'intimité de celui qui le produit et devient autre chose. (Quand enfin le diariste ose ajouter un h à son oeuvre.)
Mais merde j'ai répondu à la question "pourquoi dessin de fille" au lieu de "pourquoi dessin".

2° Pourquoi dessin de fille?
Il paraît que c'est insupportable, l'écriture, parce que le langage est un matériau usé par l'usage, quotidiennement, et que l'écrivain il n'a pas de chance, alors, puisqu'il se retrouve avec un matériau tout pauvre, fracassé par tout le monde et qu'on n'arrive même pas à savoir s'il l'utilise bien ou mal... 
Acceptons ce postulat, couillon, et ajoutons qu'il semble impossible de sortir de cet état de fait puisque tout le monde cause, et se commet pire encore, avec internet, en plus, mais faisons tout pour baiser les autres arts : il faut que tous les jours tout le monde dessine, tout le monde fasse de la musique (pour architecture c'est un peu plus compliqué mais tant pis, de toute façon les nouvelles maisons sont souvent laides) et qu'on use à mort tous les langages, usons-les!ahahah! et tout le monde sera à égalité. Des dessins, des dessins!
Injustice pour tous.
Mais merde j'ai répondu à la question "pourquoi dessin".

Conclusion: c'est dans le chapeau.
Non, c'est pas vrai, la conclusion c'est le temps qu'on est prêt à donner à quelque chose mais ça, moi, j'ai l'impression que je ne peux pas répondre en même temps que je m'y consacre, c'est aux autres à la fin de faire le décompte et l'inscrire sur la pierre. Non, c'est pas vrai! la conclusion est dans le titre.
C'est pas ça. Le chapeau est mort de rire.