jeudi 30 mai 2019

Préambule de l’homme détruit – alambiqué aux petits oignons.


Si je me souviens bien et dieu sait s’il s’en souvient, et si j’ai envie de savoir s’il s’en souvient j’ai qu’à l’appeler et lui demander au lieu de me poser des questions, si je me souviens bien donc, Max et moi avions un sujet, petit, de dispute, petite, lié au titre d’une bd des XMen : « Dieu crée l’homme détruit ». Pas de ponctuation dans le titre.
Lui lisait, et je pense qu’il avait raison, mais qui ça intéresse qu’on ait raison ? : Dieu crée le monde et l’homme détruit le monde. Et moi je lisais : Dieu crée un homme déjà détruit.
Bon.
Je ne peux maintenant m’empêcher de penser que si je refusais son interprétation, à le Max, c’était certes un peu pour le faire chier car bien sûr ce qui me plaisait le plus c’est que puissent se superposer les deux lectures, mais aussi, je m’en rends bien compte, parce que je voulais bien accepter l’idée que l’homme détruise mais que cela implique que dans un parallèle saisissant dieu crée, ça m’allait pas trop. Alors qu’à la rigueur Dieu crée un truc un peu merdique, un peu raté, un peu détruit ça va, ça le met bien à sa place.
Non que je veuille manquer de respect à Dieu.
D’abord je suis trop lâche pour ça. Pas d’hybris ici, ici ou ailleurs, trop peur des conséquences.
Ensuite j’ai trop d’amour pour ça. Non mais c’est vrai… de considération, disons. Je considère l’existence de l’autre.
D’ailleurs il paraît, selon des potins de salon entendu sur les bandes des microphones que tel Franquin je laisse traîner partout pour un peu savoir ce qu’il se dit, qu’un de mes problèmes, défauts, tares, c’est que… mais on en parlera plus tard.


L’homme détruit