vendredi 18 septembre 2020

Après Galaad(44)

 

Ce genre de pages à noircir le carnet… il y a dix ans. Jamais écrit rien d’autre que des bilans comptables, des lettres... des lettres? Des lettres de motivation, de licenciement... Des dissertations, exercices plus ou moins littéraires ou techniques au cours des relativement longues études. Sinon : quasiment jamais une lettre. Quasiment jamais une carte. Les parents qui tannaient pour écrire aux grands-parents depuis les lieux de vacances. Les grand-parents qui tannaient pour écrire aux parents depuis les lieux de vacances. Les parents. Du goût pour les journaux intimes des autres, les publiés, mais incompréhension du fait qu’on puisse en écrire un. Lectures dites classiques, le collège et le lycée, quoi, quelques prix Goncourt, rarement finis, beaucoup de bédés, et encore... Et puis là ce carnet… dix ans. Il faut croire que le parfum de fausse solitude de la demi clandestinité favorise l’épanchement lymphatique ou cholédoque. De là à dire que, petits affluents de veines bleues qui colorent la terre, cela charrie un fleuve…

Charivari.

Pardon?

Qu’aurait-il dit ?

Et bien…Tant qu’il n’y figure aucune date, aucun nom de lieu, aucun nom de personne... Pourquoi pas.

Oui : tu ferais mieux de les manger, les pages de ton carnet.

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