jeudi 4 septembre 2014

(STU)

Une parenthèse. "Ecrit de réconciliation."
Il y a 6 ans, peut-être, avec Manu et Christophe nous avons monté, fait, écrit, je sais pas, un petit journal, un fanzine dont le premier titre était "Les chiens enragés"-ce titre grandiloquent et naïvement, prétentieusement, enfantin me semblait parfait mais comme il préexistait à notre trio, Manu l'ayant pensé, rêvé, joué avant de nous rencontrer, nous avons ensuite réellement baptisé cette feuille de chou, moitié leggins et moitié teck, "Courts Outrages". C'était une bonne décision, c'était un bon titre, choisi pour de bonnes raisons, que j'assume et revendique tout ce que vous voulez mais j'ai toujours préféré, même si tous les arguments pour le congédier étaient bons, et sûrement préféré à tort en plus, enfin j'ai toujours préféré : "Les chiens enragés". La vie est rigolote.
Mais il s'agit là d'une parenthèse dans la parenthèse.
Dans ce journal j'écrivais une rubrique, intelligemment soufflée à mon oreille par Manu, qui s'appelait "Manuel de guitare personnel" dans laquelle je racontais mon difficile, problématique, tardif, douloureux, mais aussi joyeux, ouais quand même un peu, apprentissage de la guitare. J'en profite pour dire que je l'avais intitulée, cette rubrique, "Manuel de..." pour faire le lien, et payer ainsi cette petite dette, que moi-seul peut-être voyait, avec le prénom de celui qui me l'avait soufflée (qui est d'origine espagnole comme Manuel V. et non d'origine allemande comme Emmanuel K.)
Mais il s'agit encore d'une parenthèse dans la parenthèse.
Dans le "Manuel de guitare personnel" je racontais les rapports, entre autre conflictuels, que je pouvais avoir avec l'apprentissage de cet instrument, lié aux rapports éventuellement complexes mêmes si souvent banals, que je pouvais entretenir avec ma famille (relativement musicienne, notamment mon père, plutôt guitariste.)
Un peu comme si, affirmation auto polémique et auto parodique, Christian Bach, le fils de Jean-Sébastien, décrivait son apprentissage de la musique.
Or, à partir du moment où je racontais cela dans ce journal vaguement, très vaguement, diffusé, c'est qu'"il n'y avait plus de problème", que le "problème" n'était pas forcément réglé mais qu'il ne se posait plus dans les termes dans lesquels je l'exposais.
Ce qui fait que je suis toujours surpris quand on me dit que je peux avoir des "problèmes" liés à la guitare -j'en ai bien sûr, j'en ai presque avec tout, héhé- tels qu'ils sont formulés dans le "Manuel de guitare personnelle": je n'en ai plus la mémoire puisque je l'ai écrit et je peux répondre sans me forcer et sans mauvaise foi: "ha bon?"
Mais surtout il me semble que j'ai pu écrire ces "articles" parce que je n'étais plus en conflit avec ce que j'y racontais, relativement réconcilié: qu'il s'agisse d' articles du journal, d'articles de blog, de paroles de chanson... de ce que vous voulez, cela n'a strictement rien à voir avec un journal intime. Ainsi les douloureux conflits non réglés, à cet instant même aussi, liés à l'apprentissage de la guitare il me semble ne jamais en avoir vraiment parlé si ce n'est ivre mort peut-être ou à un psy, à jeun... c'est pour cela que quelle que soit leur apparence ou leur tonalité, ces écrits je les ai appelés -première ligne de cette page- des écrits de réconciliation...
ça (J'arrive pas à faire un ç majuscule) sonne peut-être pas trop mal mais je sais pas vraiment ce que ça veut dire en fait : "écrit de réconciliation"...
Disons que quand je montre quelque chose que j'ai écrit c'est que je suis réconcilié avec ce que j'ai écrit, qu'éventuellement le fait de l'écrire a pu parfois permettre cette réconciliation. Ce qui est naïf de ma part évidemment c'est d'oublier que cela peut provoquer autre chose que ce sentiment chez les autres, voire que cela peut provoquer des conflits. Ce qui est naïf de ma part c'est aussi d'imaginer que mon propre regard sur moi soit juste. (ça me fait penser aux dépressifs qui disent, ouf, enfin ça va mieux, je sors du trou, juste avant de se suicider, ça me fait rire mais c'est pas très rigolo).
En tout cas j'ai l'impression que cela ne m'appartient plus que comme un texte parfois raté ou parfois réussi. Ce qui peut-être pire que tout quand on le relit plus tard mais ça c'est une autre histoire.
Bref comme dirait l'autre pitre: je est un autre, pitre.
Et alors?
Alors cet article, (STU), ne devait pas être une parenthèse et devait porter une fois de plus sur le Stu et s'appeler: "3+1= 2+2=4?"
Et j'arrive pas à l'écrire. Et je me rends compte que ce que j'ai à y raconter est trop intime au sens de "pas réconcilié", et je l'écrirai que lorsque ce le sera, ou lorsque j'aurai fait le tri entre ce que je pourrai dire et ce que je ne peux pas dire ou aurai trouvé une façon de le dire, d'inventer sûrement pour retrouver la réalité, peut-être.
Et évidemment, couillon, c'est d'autant plus compliqué qu'il s'agit de quatre intimités (celles de Manu, Christophe, Guillaume et Paul-André, ou alors pour ne pas simplifier les choses, celles d'ElJeton, Kinou, Andros et StPoli), qui fonctionnent souvent différemment, qui, par exemple, écrivent leur  vie au sommet du bouillonnement, ou uniquement dans la tension, ou en respirant à grandes goulées sur des hauteurs, ou vivement une bonne bouffée de gazoil, qui rient de ce qui m'énerve ou qui s'offusquent de ce qui me fait rire.
Et ça dépend des jours.
Et c'est très bien.

Bon, là, la thune pour le pédopsychiatre je la sors de ma poche et je dis pas le montant, de toute façon à trois ans on sait pas compter. Mais je la sors lentement, sexy, pervers, polymorphe.
En effet
PS1: les ordis de Poutsch et leurs utilisateurs, Jean-Christophe, Guillaume... étaient bien utiles et précieux pour la fabrications de CourtsEnragés.
PS2:Pour ceux qui au lieu de considérations fumeuses auraient voulu "de la pute et des cokes" dans cet article je peux à peine dire, pour les faire saliver, faire passer leur langue, les filles, sur leurs lèvres ourlées, que je ne sais pas encore si dans l'article "3+1=2+2=4?" je vais dire que dans le STU y'en a qui sautent de la voiture en marche avec assez d'adresse pour ne pas se blesser mais qui jettent leur bière -contenant et contenu- dans la tête des gens avec assez de maladresse pour choper le torse de la personne assise à côté... ou alors que d'autres se roulent des pelles hyper expressives pour exciter, picoter les filles vers lesquelles ils avancent.
PS3: Et n'allez surtout pas en déduire, les enfants, que parce qu'on est "réconcilié", tu parles, on doit dévoiler son intimité. On dit ce qu'on veut, on répond uniquement aux questions auxquelles on veut répondre, on résiste à la pression.

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