lundi 27 décembre 2010

John et Teddy Colère, vieilles caraques.

Pendant les fêtes nous nous croisons, c'est presque la famille. On s'évite, naturellement, mais il faut bien qu'on se croise... C'est difficile de se tenir.
Je craque le premier, je lui crache au visage. Il ne réagit pas. Alors je me mets à hurler qu'il ne vaut pas la moitié de ce crachat qui dégouline sur lui. Alors il me répond qu'il doit encore moins valoir cette salive que j'use à lui parler. Et que par conséquent je suis un sombre crétin à la dépenser ainsi.
Je me tais et un grand sentiment de honte m'envahit, parce que je me suis tu. Il sourit, je recrache, c'est plus fort que lui, il m'en colle une, on se bat. Pas longtemps, après quarante ans on a très mal assez vite.
Que se reproche-t-on?
Je ne sais pas. Il a suivi toutes les modes, il a tout le temps eu un succès phénoménal, je suis resté moi même, j'ai un succès suffisant, c'est tout. Je n'ai trahi personne. Il me dit que ça n'a rien à voir, qu'il est malgré ça resté le même et que ce n'est pas parce que je suis resté le même que je suis resté moi même. Que je le sais.
C'est noël, on boit une autre bière et on bave un peu parce qu'on s'est pété les lèvres et qu'effectivement malgré tout on est vieux.

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