Si je me souviens bien et
dieu sait s’il s’en souvient, et si j’ai envie de savoir s’il s’en souvient
j’ai qu’à l’appeler et lui demander au lieu de me poser des questions, si je me
souviens bien donc, Max et moi avions un sujet, petit, de dispute, petite, lié
au titre d’une bd des XMen : « Dieu crée l’homme détruit ». Pas
de ponctuation dans le titre.
Lui lisait, et je pense
qu’il avait raison, mais qui ça intéresse qu’on ait raison ? : Dieu crée
le monde et l’homme détruit le monde. Et moi je lisais : Dieu crée un
homme déjà détruit.
Bon.
Je ne peux maintenant
m’empêcher de penser que si je refusais son interprétation, à le Max, c’était certes
un peu pour le faire chier car bien sûr ce qui me plaisait le plus c’est que
puissent se superposer les deux lectures, mais aussi, je m’en rends bien compte,
parce que je voulais bien accepter l’idée que l’homme détruise mais que cela implique que dans un parallèle saisissant dieu crée, ça m’allait pas trop. Alors
qu’à la rigueur Dieu crée un truc un peu merdique, un peu raté, un peu détruit
ça va, ça le met bien à sa place.
Non que je veuille
manquer de respect à Dieu.
D’abord je suis trop
lâche pour ça. Pas d’hybris ici, ici ou ailleurs, trop peur des conséquences.
Ensuite j’ai trop d’amour
pour ça. Non mais c’est vrai… de considération, disons. Je considère
l’existence de l’autre.
D’ailleurs il paraît,
selon des potins de salon entendu sur les bandes des microphones que tel
Franquin je laisse traîner partout pour un peu savoir ce qu’il se dit, qu’un de
mes problèmes, défauts, tares, c’est que… mais on en parlera plus tard.
L’homme détruit
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