lundi 7 septembre 2015

HaïKick.

Se faire doubler par deux vieilles anglaises aux couleurs passées
Sourire quand même à la boulangère
Sous les grains de pavot qui emballent son front
La peau tendre de l'éléphant.


jeudi 3 septembre 2015

Pot pourri, pas de bol.

Tais-toi, tais-toi, mais ferme ta gueule, ça sert à rien à part te mettre en porte à faux plus que de raison, et puis... même pas, petite goutte d'eau prétentieuse, petite goutte d'eau moins salée qu'une larme.
A fond. Un coup de faux derrière la porte.
Septembre: année qui s'approche de la fin, 2015 sur la pente descendante.

D'abord, parler de, la mort de, Coyote (le dessinateur de Little Kevin). Mais Pourquoi?
Parce que mon tapis de souris actuel c'est FLuide Glacia40 ans. Et alors?
Alors, au delà du fait que ce soit nul en tapis de souris, ça me rappelle que la page que Coyote a dessinée dans ce journal, page dans laquelle il se représentait sous les traits d'un Coyote métamorphe (ça fait mac, hein, métamorph? Non. Ah bon et puis c'est pas le bon mot: on dit: personnifié) à sa table de travail, téléphonant avec Lindingre, s'allumant et fumant rigolard un crayon, ou disant "J'aimerais pas remonter à vélo tout ce qu'on a descendu! HaHaHa!",
cette page s'intitulait, s'intitule:
"Pour qui sonne le glacial"
Après ça, quelque temps après ça, il meurt.
Et le titre résonne un peu différemment. Et je trouve ça "classe" - puisque j'imagine bien qu'il a réalisé ces planches et choisi son titre en sachant qu'il était malade.

De ce point de vue, clin d'oeil rieur ou railleur à sa propre mort, façons inutiles mais gentiment frondeuses face à ce gros problème et ce petit scandale qu'est la disparition des autres et de soi, celui de Molière - considéré par certains, et pas forcément à tort, comme étant avant tout un suceur de queue royal, pardon royale, royal on sait pas-  est pas mal du tout:
Molière donc, malade à crever - repétons ce mot- il crèvera dans ce rôle, presque sous le feu des projecteurs comme Dalida au journal de treize heures, Molière joue le personnage d'Argan, malade imaginaire et chiant - ils passe sa vie avec des lavements dans le cul, donc très chiant... Mais il arrive un moment où il faut bien dire les choses et il arrive un moment où le personnage d'Argan s'énerve et parle de Molière, car son frère lui propose d'aller voir une de ses pièces se moquant des médecins, en ces termes: "si j'étais que des médecins, je me vengerais de son impertinence; et quand il sera malade, je le laisserais mourir sans secours. Il aura beau faire et beau dire, je ne lui ordonnerais pas la moindre petite saignée, le moindre petit lavement et je lui dirais:"Crève, crève! cela t'apprendra une autre fois à te jouer de la Faculté."
Voilà qui est bien dit pour parler de soi.

(_ Pas de biographisme, on se fout de la vie des auteurs, ce qui compte c'est ce qu'ils font, écrivent, peignent, créent!
_ Boaf, ok. De toute façon il n'y a pas de biographisme: je ne connais pas Molière et Coyote, ce sont des personnages, parmi d'autres, des personnages de leurs oeuvres.
Et hop.)

Tiens, j'y pense maintenant
Menpenti, groupe, devrait rejouer deux fois en concert en octobre. Et alors? Et alors se souvenir d'à peu près cette phrase d'un de leurs morceaux, phrase que je déforme et qui n'existe peut-être pas mais qui va bien avec le reste: "il lui a dit: si tu bouges, je te casse les doigts...le brigadier a bondi."
Voilà une attitude, dans ma tête, certes rocambolesque et poseuse mais qui ne manque pas de panache. Quand la mort nous dit de ne pas bouger, bondissons pour qu'elle nous tue. Amen.
Si j'étais intelligent je m'arrêterais là, mais

2015 sur la pente descendante.
ll ya douze heures, hier,
là je me retrouve sur Facebook et de liens en liens avec des gens qui disent c'est pas bien de montrer des dessins pédophiles: pétition. D'autres: c'est pas bien de censurer: pétition.
Explications: LafrichedelabelledeMai (Marseille) aurait organisé avec l'aide d'une subvention -minime... une goutte d'additif même pas très salé si on regarde un peu comme moi la belle folie du marché footballistique mondial et surtout anglais... soit dit en passant plus le temps passe plus l'inexplicable frisson de dégoût que j'avais ressenti dans les rues de Londres en y passant en 2002 semble se justifier (Je suis désolé Mme Dalloway je vous aime quand même plus que tout): j'ai décidément du mal avec les fonctionnements purement mercantiles et m'étonne qu'on parle encore fièrement de liberté ici et je trouve évidemment qu'il faudrait moins s'inquiéter de certains investissments d'Etat que de certains investissement privés mais reveonons à nos pédomoutons, car, oui, c'est de cela qu'il s'agit : LaFricheDeLaBelleDeMai (Marseille ) aurait organisé - avec nos sous c'est ça qui est grave finalement paraît-il- une exposition pédophile...
Ha bon? Je vais voir les images sur les sites des auteurs, pesant le pour et le contre, ne suis pas trop choqué, (pas excité non plus, donc un peu déçu, bien sûr) par ce que je vois - mais il faut que je précise que je n'ai pas tout regardé et que je ne suis pas certain non plus que les images que j'ai vues soient celles qui sont exposées à la Friche. J'enchaîne alors, je découvre avec joie le site BoulevardVoltaire (le pauvre vieux, il deviendrait fou, et qu'on ne me dise pas qu'il pensait ou penserait comme ça à l'heure actuelle... à la stricte rigueur j'en sais rien du tout et je m'en fous  mais une chose est sûre: la pauvreté et la mollesse des écritures que j'y ai lues suffisent à me faire penser qu'il aurait vomi... C'est un peu comme si j'ouvrais un site antisémite, que je l'appelais QuaiCéline, et que j'écrive comme BHL... j'y reviendrai) et je me rends compte que ce que dit la personne du site c'est le vide absolu à part l'argument sur l'argent public mal utilisé ce qui peut prouver en passant que la morale n'est qu'une pauvre excuse...Poujade était un génie à côté.
Alors?
Alors les dessins? Et moi? Tu penses quoi, toi, enfin moi?
Moi d'abord je pense immédiatement qu'à suivre ce qu'explique la madame de BvdVoltaire ça doit pas être bien non plus de montrer un homme qui tue son père, qui baise sa mère et qui se crève les yeux mais que ça faisait malgré tout pas trop chier la cité grecque de filer de la thune pour qu'on représente cela... Mais je me dis que c'est pas le moment d'expliquer la Catharsis et que pour en parler vraiment il faut voir et écouter ce dont on parle et comme ce que je constate surtout c'est que eux comme moi n'avons pas vu l'expo, qu'ils n'ont fondamentalemnt aucun argument, aucun exemple, aucune preuve, this is entertainement and merchandising,  bref ils s'agitent comme moi présentement.
Ils n'ont aucune
Classe?
Classe? Pourquoi?
Pour faire le lien avec Coyote et Molière?

Non: aucune élégance. Parce que l'élégance c'est plus délicat que la classe, ça demande un peu de temps, ça demande de regarder attentivement encore plus que d'être attentif à ce que l'on montre.

Et le lien? Qu'est-ce qu'il nous parle d'élégance, ce taré, pour parler d'absence de pensée et d'agitation vaine?

J'y arrive: le pb depuis le début - de l'article:
Reiser te manque:
par exemple lorsqu'il y a eu les attentats de CHebdo, bon on va pas parler de ça mille ans, ce n'est pas de vous que je parle, masseur, mais c'est un bon moyen de parler de plein de choses; au moment des attentats j'ai pensé avant toute chose à deux dessins de Reiser. J'en ai pas parlé sur le coup parce que c'était un peu violent et que la violence ça suffisait mais maintenant je ne parlerai que du plus spectaculaire, celui qui me fait le plus rire - quel malheur de le décrire et d'en enlever tout le sel: une pleine page, une phrase en haut, du genre : dans les pays musulmans les mariés doivent exposer le drap de la nuit de noces pour prouver que la mariée était bien vierge; dessous, au balcon, le couple hilare agite un grand drap dégueulasse principalement marron et hurle un truc comme: désolé on voit rien, on a chié dans les draps; en bas les gens font un peu la gueule.

Classe? Elégant?
Et bien oui: je trouve que ce couple qui montre ses draps tachés de merde et éventuellement de sang, mais pour le sang ça ne nous regarde pas, en riant ne manque pas d'élégance et de pudeur pour dire au monde qui les emmerde: nous nous aimons comme on veut.
Putain que c'est beau, j'en ai des frissons.
Et alors?
L'envie d'écrire comme Reiser dessine?
Mais oui, souvent, mais non, et vous?: fais, faites, faisons à ta, votre, notre, façon, même si c'est moins bien.
Voilà c'est tout?
Ah oui BHL, j'avais dit que j'y reviendrai.
Quand on a demandé à Kusturica pourquoi il refaisait du cinéma alors qu'il avait dit qu'il arrétait il a répondu: quand je vois ce que BHL fait au cinéma je me dis qu'il faut que je fasse plein de films.
Voilà une chose réglée et je n'ai aucune idée de la façon dont BHL écrit, il écrit certainement mieux que moi, mais de toute façon cette notion de "bien écrire" est tellement restreinte, tellement limitée... Trois points de suspension et voilà une deuxième chose réglée.
Et l'anstisémitisme?
En petit comité, avec des amis, ou des gens de passage qui peuvent éventuellement être choqués mais avec qui on peut parler, rétablir, expliquer, s'excuser, demander pardon, relancer "entre nous" comme dirait le suceur de queue royale, deux des mamelles principales de mon humour sophistiqué et glacé - je n'aime pas trop cette expression mais là je suis obligé de la prendre- sont les blagues pédophiles et antisémites -surtout des jeux de mots abscons et tirés par les cheveux, soit dit en passant, je joue avec les mots comme un petit enfant. Olah. Attention.
Oui, attention:
Quand je fais une blague antisémite, c'est toujours moi le juif, et si je fais une blague pédophile, c'est moi l'enfant. Et si face à moi il y a un juif ou un enfant, je ferme ma gueule.
Sauf si on sent que ça peut les faire rire, alors là...
- Ah oui, important, la preuve que je suis gentil: Une fois j'ai fait une blague antisémite et la personne en face de moi, qui l'était, antisémite ou sympathisante, ce que je ne savais pas, a ri au premier degré.
J'ai eu mal au ventre pendant une heure - c'est pas beaucoup, c'est pas assez mais surtout c'est bien fait pour ma gueule.

Je crois que là j'ai fini; on a compris là où je voulais en venir et par quels chemins je passais, c'est sûr... pas besoin de préciser beaucoup plus, tout le monde sait par exemple que Molière n'a pas eu trop droit à un enterrement un peu catholique ou que Reiser est mort à quarante-deux ans d'un cancer, que Celine était globalement antisémite mais que VoyageAuBoutDeLaNuit ne l'est pas, que Marcelo Bielsa laisse un vide et que... ça suffit, goutte d'eau:

Embrassades par milliers.
Même le psy a droit à son bisou si elle/il est pas timide.